octobre 08
ALPes >< GRü, CHAOS Intention
La recherche vise à explorer les ressources du site, à la fois le théâtre en tant que bâtiment très singulier et hybride, et le théâtre en tant que lieu de recherche pluridisciplinaire. En dialogue avec les intervenants associés au « Grü », le projet inscrit des formes et des gestes plastiques qui entrent en relation étroite avec la programmation de la saison théâtrale. Il s’agit de construire l’objet plastique en résonance face à l’architecture et au théâtre. C’est une réflexion sur la réplique et le dialogue, et non la construction d’une hybridation. C’est l’objet plastique comme artifice, inséré en débordement dans l’espace contraint de l’architecture particulière du Grütli, ou bien croisé - à propos, à l’impromptu - dans une saison d’expérimentation et d’exploration.
Approche
« (Le) programme postdiplôme, qui questionne tout particulièrement la vitalité et les potentialités expressives de l’espace public, semble en effet pouvoir utilement ausculter, infiltrer, défier, détourner, paraphraser, pasticher, valoriser voire décrédibiliser certaines propositions d’un théâtre pluridisciplinaire expérimental comme le Grü. (…)
Du point de vue du Grütli, deux approches paraissent particulièrement fertiles dans cette perspective: que les artistes s’intéressent soit au théâtre soit au théâtre. C’est-à-dire soit à la pratique scénique d’une compagnie engagée là, soit à la nature et aux contraintes du lieu. L’art ou le bâtiment.
Première approche : les artistes d’ALPes peuvent entrer en dialogue avec un metteur en scène ou une compagnie de la saison CHAOS pour tenter de faire entrer un projet théâtral en résonance avec leur regard, leur écoute. Deux productions de la saison pourraient tout particulièrement réveiller des velléités plastiques ou sonores : Case Study Houses de Mathieu Bertholet, recherche sur des villas construites dans les années cinquante à Los Angeles et dont les concepteurs ont inventé la modernité ; Blanc, projet à haute teneur musicale sur Roland Barthes et le Japon, initié par Alexandre Simon et Jacques Demierre. Par ailleurs, la démarche de Brice Catherin, violoncelliste et compositeur obsédé par la spatialisation du son pourrait intéresser les plasticiens.
Deuxième approche : les artistes d’ALPes peuvent se préoccuper de la réalité spatiale du théâtre du Grü, dans la ville, dans le quartier, dans la Maison des Arts ou en soi. En tant qu’espace public, édifice, articulation de salles-escaliers-corridors-coulisses…, en tant que maison culturelle, pignon dans le quartier, rénovation emblématique d’une époque,… le Théâtre du Grütli peut inspirer de nombreuses interventions d’ordre plastique. Tout est à questionner ici : les seuils, les portes, les fenêtres, les circulations, la signalétique, les dimensions, les contraintes sécuritaires, les liens entre le dedans et le dehors, le public et le privé, le permis et le prohibé, …
En un moment où le théâtre est en crise, non pas tant la pratique que le rapport au spectateur, c’est-à-dire la représentation, il importe de ne négliger aucune aide pour ausculter ce rapport fondamental entre émetteur et récepteur. La question est aussi politique : quels lois et quels liens peuvent aujourd’hui faire théâtre. Accueillir des artistes prêts à triturer ces problèmes avec nous prend ainsi tout son sens. » (Michèle Pralong, co-directrice du Théâtre du Grütli)
Bibliographie
http://www.artperformance.org site d’Olivier Lussac