La Perte: Deux Maisons dans le Levant. Haïfa. Le Caire.

Lundi 21 septembre 2015, 19h

La Perte: Deux Maisons dans le Levant. Haïfa. Le Caire. (The Loss: Two Houses in the Levant. Haifa. Cairo.)

Présentation du projet (en anglais et français) par Gilad Ben-Nun (Frankfurt am Main/Leipzig), Isabelle Benoit (Bruxelles), Pierre Hazan (Genève) et Ilana Salama Ortar. Commentaire de Doreen Mende (Berlin/Genève).

HEAD, Boulevard Helvétique 9, 1205 Genève, salle de séminaire CCC, 2e étage, salle 27

Image: La villa Khoury, Wadi Nisnas, Haïfa, construite en 1908, laissée en ruines depuis la guerre de 1948 et détruite au début des années 1960. Photographe : Ami Erev.
Image: La villa Khoury, Wadi Nisnas, Haïfa, construite en 1908, laissée en ruines depuis la guerre de 1948 et détruite au début des années 1960. Photographe : Ami Erev.

Le colloque sera centré sur le projet

The Loss: Two Houses in the Levant. Haifa. Cairo. (La Perte : Deux Maisons dans le Levant. Haïfa. Le Caire.)

, une investigation transdisciplinaire de la violente destruction de deux maisons individuelles : la Villa Khoury, dans le quartier Wadi Nisnas d’Haïfa (aujourd’hui située en Israël), et la Villa Ades, dans le quartier de Zamalek du Caire. Les deux villas avaient été construites au début du 20e siècle par des familles de religions minoritaires (chrétiens palestiniens à Haïfa, juifs séfarades au Caire) dans un style éclectique mêlant des éléments architecturaux arabes et européens. Leur construction datait de la période dite du « Cosmopolitisme du Levant », durant les premières années de domination britannique qui succédait à l’Empire ottoman, un contexte multiculturel et pluriethnique. Les deux maisons furent détruites entre 1948 et 1960, lorsque les sociétés du Moyen-Orient s’affirmèrent en nations concurrentes, notamment au travers du mouvement sioniste moderne de Ben Gurion en Palestine et de l’idée de République arabe unie de Nasser. Les deux familles s’exilèrent alors vers l’Europe, le Liban et les Etats-Unis.

La table-ronde intervient au moment-même où l’Europe fait face à son plus lourd échec dans la gestion de réfugiés de guerre depuis 1945. Que peut-on apprendre de l’histoire des réfugiés? Comment comprendre le caractère universel de la recherche d’un refuge? Quels sont les espaces qui nous permettent d’appréhender l’historique de la perte et de percevoir sa résonnance dans la société contemporaine – qui a besoin de ces espaces, et où? La violence est-elle un élément constitutif du sujet cosmopolite? Que peuvent produire les processus transdisciplinaires dans ce débat? Les artistes peuvent-ils rendre les problèmes de l’exil, de la migration et de l’urgence visibles dans l’espace public? Comment l’art associe-t-il la responsabilité civique à ses aspirations poétiques ou esthétiques? Que peut offrir un programme d’études ou une école d’art? Comment rendre public le savoir exilé et comment le transformer en un lieu duquel on peut penser?