Act Two: Resistance — Democracies Have Been Hacked. We Can Hack Back.

Mercredi 19 février, 19h

Act Two: Resistance — Democracies Have Been Hacked. We Can Hack Back.

Bureau de Crise

Boulevard Helvétique 9, 1205 Genève, salle de séminaire du CCC 27, 2ème étage

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Deux exemples d’annonces soutenues par la Russie publiées sur Facebook (environ 80000 publications) sur une période de deux ans (2015-2017) dans le but de faire bouger la politique américaine. Source : Chambre des représentants des États-Unis.

L’un des aspects mis en lumière par le scandale de Cambridge Analytica est le fait que “la surveillance est le modèle économique de l’Internet”, comme l’affirme l’expert en sécurité Bruce Schneier. La chercheuse Shoshana Zuboff va plus loin en qualifiant le capitalisme de surveillance de “moyen global de modification des comportements humains à des fins économiques et/ou politiques”. Le data-mining, les systèmes de profilage et le neuro-marketing constituent quelques-unes des opérations complexes et opaques alimentées par nos données numériques que nous livrons quotidiennement de façon consciente ou non. Les systèmes opérationnels du capitalisme de surveillance constituent une atteinte directe à la vie privée ainsi qu’à la notion de souveraineté individuelle. Nos sociétés, nos démocraties, tout comme notre liberté individuelle, sont en jeu. Data is power.

L’internet utopique d’hier, lieu de partage horizontal des connaissances et de communauté mondiale, s’est transformé en un présent numérique dystopique et tend vers un avenir dangereux. Ainsi, la conférence dressera un état des lieux des questions contemporaines relatives à la vie privée et à la manière dont le capitalisme de surveillance fonctionne comme un modèle économique qui remodèle nos horizons politiques, par le biais du microciblage psychographique (psychographic micro-targeting) et de la militarisation des données, du colonialisme des données et de la manipulation du pouvoir par les mouvements d’extrême droite. Avec les notions de résilience, de collaboration et d’autonomie au cœur de notre philosophie, nous situerons ainsi le travail du Bureau de Crise dans le contexte de la recherche/pratique artistique, et nous aborderons quelques stratégies de résistance plus larges.