L’INVENTION DU NAVIRE FUT AUSSI L’INVENTION DU NAUFRAGE

Mardi 13 Novembre 2018, 19H

L’invention du navire fut aussi l’invention du naufrage

Marina Fokidis

HEAD – GenèveBoulevard Helvétique 9, 1205 Genève, salle de séminaire 27, 2ème étage

Basim Magdy, Miniature Existence, gouache, peinture aérosol et collage sur papier, 2009.

Alors qu’a lieu un inévitable changement dans la (mé)compréhension que l’humain a de la nature, alors que tout est flux à cause de ou malgré l’intrication profonde avec la culture, l’espace perds sa forme pour devenir le lieu de la dystopie/de l’utopie : un espace pour l’impossible où “tout est possible”. Que cela signifie t-il? Pourrait-on identifier un ensemble de nouvelles capacités queer qui émergeraient de l’hy-stérie de l’hyper-connectivité et pourrait “navigate the turbulence” au sein du terrain “superterritorial” éprouvant dans lequel nous vivons tous? En comprenant les règles des jeux de la gouvernance computationnelle, l’adaptation de la perception fluide du temps et de l’espace — sans identification excessive avec elle — ajoute encore de la complexité dans notre échange avec les “décideurs politiques dominants”, qu’ils soit humains ou machines. En raison de l’élection de gouvernements autoritaires sur la base de “fake news”, nous ne pouvons laisser le nouveau transmonde aux mains de ceux qui souhaitent le retourner contre lui-même. La discussion inclura les perspectives des Suds à partir de South as a State of Mind, revue bi-annuelle qui re-négocie l’horizon sud au sein d’un monde post-crise. C’est une contribution au Séminaire Public du CCC 2018/2019 qui s’intéressera particulièrement au “data-behaviourism” (Antoinette Rouvroy). Savoir si les pouvoirs affirmatifs du “data-behaviourism” influencent nos vies sociales, manipulent les tendances politiques, créent de nouveaux paradigmes de dominations et confrontent l’humain à sa propre impotence est insuffisant. Parce que nous, humains, sommes au cœur du désordre. Nous sommes le sujet d’une recherche que nous ne pouvons contrôler. Comment faire face au fait que les données n’ont pas besoin des humains alors même qu’elles pilotent les vies humaines à de multiples niveaux ? Comment les pratiques de recherche démêlent, désarment et défont une ontologie computationnelle de la cognition et de la science en avec les pratiques artistiques, le savoir ignorant et la pensée durable ?