The Anthropogenic Image

Lundi 7 décembre 2015, 19h

The Anthropogenic Image

Conférence en anglais d’Armin Linke (Berlin) commentée par Gene Ray de The Anthropocene Atlas of Geneva (Athènes/Genève).

HEAD, Boulevard Helvétique 9, 1205 Genève, salle de séminaire CCC, 2ème étage, salle 27

Musée, dessins de la Tour de Babel, Babylone Irak 2002 © Armin Linke
Musée, dessins de la Tour de Babel, Babylone Irak 2002 © Armin Linke

Quels moyens visuels nous permettent-ils d’interpréter les effets de l’activité humaine sur la planète ? A quoi ressemble une image qui tente de rendre visibles les infrastructures globales qui ne peuvent être capturées par une simple prise de vue ? La responsabilité de l’artiste-réalisateur, photographe, observateur, voyageur, reporter, chercheur et/ou collaborateur, est-elle de rendre publiques les complications qu’induisent les changements environnementaux ? Pourquoi est-il nécessaire de (re)penser l’image et les technologies de l’image, lorsque l’on essaie de comprendre le rôle et la position de l’image quelque part entre les enjeux de la science, la politique des ONG, les compagnies multinationales et les institutions politiques ? Les images des changements environnementaux anthropogéniques possèdent-elles la capacité de nous libérer de l’emprise du « spectacle », c’est-à-dire d’une somme d’images érigée en système de contrôle social ? Quelles images nous aident-elles à étudier l’Anthropocène d’une ville comme Genève ?

Armin Linke présentera son exposition « The Appearance of That Which Cannot Be Seen (L’Apparence de ce qui ne peut être vu) », présentée actuellement à ZKM Karlsruhe et qui fait partie du projet GLOBALE. Pour « The Appearance of That Which Cannot Be Seen », des scientifiques, théoriciens et anthropologues culturels ont été invités à entrer en discussion avec l’archive photographique de Linke, composée de plus de vingt mille images qui documentent les effets de la globalisation, la transformation de villes en mégapoles et l’interconnexion de la société post-industrielle résultant de l’information numérique et des technologies de communication. Le projet, qui rend public le processus de sélection des images, questionne à la fois la lisibilité des archives photographiques et le traitement subjectif de thèmes tels que la globalisation et la digitalisation, étant donné la nature individuelle des intérêts et des approches de recherche. A la limite entre mondes physique et numérique, entre exo-évolution et infosphère, la contribution de Linke, présentée dans les expositions Infosphere et Reset Modernity! de Bruno Latour, concentre notre attention sur des sujets cruciaux comme les technologies intelligentes, les big data, les changements climatiques et l’Industrie 4.0. Linke développera également les questions générées par son nouveau projet de film basé sur « Anthropocene Observatory », un projet collaboratif à long-terme (avec Territorial Agency et Anselm Franke), dont une partie du travail de recherche se concentre sur la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui se tient en ce moment à Paris et pour laquelle Linke possède une accréditation de photographe.

La présentation d’Armin Linke sera commentée par Gene Ray de The Anthropocene Atlas of Geneva, un projet de recherche qui interroge les interactions entre les systèmes et les processus sociaux et biophysiques. Le projet de recherche articule des méthodes et rassemble des praticiens issus de différentes disciplines – art, philosophie et architecture – ; il étudie les processus et les contextes par lesquels les changements environnementaux anthropogéniques globaux sont représentés à Genève, ville suisse cosmopolite et infrastructure globale.