PLAINE / OFF_1

Les 29 et 30 avril, PLAINE / OFF_1 est accueilli par le Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève qui présente une brève exposition réflexive, hors-site, au 28, rue des Bains.

Le jeudi 29 avril, entre 14 et 18 heures, cette exposition prend la forme d’une rencontre-débat, qui abordera le champ actuel de la réflexion sur l’art dans l’espace public.

Cette rencontre réunira Michèle Freiburghaus (directrice du Fmac-Genève) et Jérôme Leuba (artiste, Genève) autour du projet « Néons » ; Christoph Doswald (critique d’art, curateur, Zurich) et Maryline Billod (historienne de l’art, Genève) autour de l’art public à Zurich.

Ivonne Manfrini (historienne de l’art, Head – Genève), Morad Montazami (critique et historien de l’art, Paris), Véronique Mauron (historienne de l’art, Lausanne) débattront pour leur part des enjeux soulevés par les stratifications du territoire urbain traversé par l’art.

Cette rencontre vise à interroger la relation de l’œuvre au public, en regard des projets en cours de réalisation sur le chantier de Plainpalais ; quelle pertinence dans les croisements d’échelles (d’une pépite au jardin à la française) au regard des dimensions de la ville ? Quel registre l’art convoque-t-il (l’histoire, la science-fiction, la sociologie) ? Où est le public (les passants, les amis, les ouvriers du chantier, les autres) ?

Curatrice de l’exposition : Maryline Billod, assistée par Martin Widmer
Coordination du débat : Ivonne Manfrini
Responsable ALPes (Head – Genève) : Jean Stern
Avec le soutien du Fonds municipal d’art contemporain, Genève

S’inscrivant dans la continuité des réalisations développées sur le site du chantier de la Plaine de Plainpalais, l’événement plaine / off_1 propose, dans un lieu d’exposition (le BAC), une extension de la réflexion sur l’espace public. Contenu dans une durée très courte, l’évènement entrelace la théorie et la pratique, en réunissant un moment réflexif – sous la forme d’une table ronde/discussion – et des oeuvres plastiques, dans le but de faire circuler la pensée entre les deux registres.

Exposées en dehors du site qui a induit leur existence, les oeuvres présentées au BAC introduisent un faisceau de relations à la Plaine de Plainpalais, rebondissant tant sur son aspect visible qu’invisible, soulignant sa pérennité ou au contraire son caractère mobile que le chantier justement rend tangible. Certaines oeuvres articulent une continuité directe avec les réalisations de la Plaine, elles en constituent un second volet. D’autres instaurent une nouvelle dynamique avec le site du chantier. Toutes engagent un dialogue plus ou moins serré avec le site. Il n’en demeure pas moins qu’elles contribuent à l’extrapoler, non seulement par le fait qu’elles sont exposées au BAC, mais plus encore parce qu’elles convoquent des espaces abstraits ou réels situés au-delà de la perspective chantier - BAC.

Situé entre deux expositions, entre un montage et démontage, au sein de la programmation du BAC, l’événement occupe avec brièveté (2 jours) le lieu. L’accrochage encode ce paramètre; il joue sur une certaine sobriété de sa scénographie, laissant apparaître une notion de temporaire; rares sont les oeuvres qui s’arriment solidement aux murs. La présence du moment théorique s’incorpore aux oeuvres, comme le témoigne par exemple la présence de la table du conférencier dans le lieu d’exposition.

Certaines oeuvres présentées au BAC ont une durée de vie correspondant à la durée de l’exposition; d’autres pièces, connaissent un cycle de vie plus long et survivront à l’exposition et au chantier qui a initié leur existence; elles s’affranchissent alors de leur référent, en prenant une distance spatiale et temporelle.

 


Lili Weiss "My plainpalais"

La Plaine de Plainpalais est une place libre découpée dans le corps de la ville. Chaque usager qui la traverse peut se l’approprier, en faire son propre espace, personnel. Pour ceux qui n’ont pas envie de sortir afin de découvrir leur Plaine de Plainpalais personnelle, elle est là, également disponible dans les couleurs fuchsia, atlant, siriah et pand’ôr. En essayant de saisir la Plaine de Plainpalais dans sa totalité il s’est formé un objet design qui est, comme la Plaine un espace « vide ». (Le vide contient le plus grand nombre de possibilités et d’éventualités. L’enfermer, c’est tenter de garder dans ses mains un nombre infini de possibilités. Est-ce qu’un espace réel qui n’est pas accessible sert à quelque chose ? Qu’en est-il de l’espace cosmique : ni publique, ni privé ? Il est en soi publique, mais pas véritablement accessible; par contre, nous pouvons y projeter notre pensée. Vu d’en haut, comme les dessins de Nazca dans le désert, la Plaine de Plainpalais est signifiante et très visible; semblable à une porte. Une invitation ?

 



Lili Weiss "My plainpalais"




Jeanne Moynot "les Dieux de la Plaine"

La Plaine est représentée ici schématiquement par la forme du losange et définit un espace scénique. Dans le moniteur, des vidéos issues de Youtube montrent des usagers théâtralisant un événement de leur quotidien sur la Plaine de Plainpalais. Elles ont pour point commun la présence directe ou indirecte de la musique. La performance qui se déroule sur le «plateau» de gohhr s’inspire de la qualité emphatique de ces images et propose une sorte d’»hymne à la plaine» avec la distance nécessaire à son existence dans le white cube.



Jeanne Moynot "les Dieux de la Plaine"









Collectif Dop "Itinerario veneziano"

Un réseau de pontons se déploie dans le hall du BAC et agit comme trait d’union entre les salles d’exposition et créent une circulation entres les espaces. La présence de deux embarcations, hybrides et praticables, évoque Venise et les biennales avec ses pavillons répartis dans la ville.

 



Mari Alves Pinto "Aménager" (vidéo).

Lors d’une journée d’octobre, des caméras vidéo ont été fixées sur les pelles mécaniques du chantier de la Plaine de Plainpalais. Le résultat de cette capture a pris la forme d’une vidéo projetée sur grand écran, devant le chantier de la Plaine un soir de mars; par les points de vue particuliers qu’elle livre, l’oeuvre induit une nouvelle perception du chantier dont le dynamisme se trouve remplacé par une certaine instabilité. L’oeuvre présentée au BAC présente un nouvel état de la vidéo initiale : elle en est le refilmage et l’opération a modifié sa forme. Ainsi l’enregistrement de l’enregistrement crée l’archive de l’archive; dans cet emboîtement, la caméra demeure le médium de transposition.

 


Romain Legros "Lu et approuvé"

Lu et approuvé rebondit sur le format de l’exposition et donc sur sa brièveté. Le travail fait écho à l’action in situ menée sur la Plaine de Plainpalais, qui consiste en la distribution de trois éditions d’un journal gratuit Chantier. Au BAC, le nouveau numéro du journal est proposé en libre accès au spectateur. La durée de visibilité de l’exposition fait écho à la durée de vie du quotidien gratuit. La situation dans un lieu confiné permettra d’observer le cycle de vie d’un quotidien gratuit , entre le moment de sa distribution et le moment où il est abandonné, et de mesurer ainsi la valeur de l’objet et son statut oscillant entre oeuvre d’art et objet fonctionnel.

 













Yoann Mathurin "Série des tubes"

Sur le chantier de la Plaine de Painpalais, des tubes disparates sont sélectionnés pour leur capacité à s’emboîter les uns dans les autres. L’échelle, les couleurs des strates et la forme finale résultent du nombre de pièces trouvées. Cet assemblage s’inscrit parmi un ensemble de sculptures - série de tubes - réalisées selon le même mécanisme et dont les titres prennent le nom du lieu de la collecte (Castorama, Jumbo…).




Aurélie Ménaldo "Centre de conservation"

Depuis les années 60, les sous-sols de la Plaine de Plainpalais ont été partiellement occupés par une centrale de l’entreprise Swisscom, dorénavant inutilisée. La ville de Genève réhabilite cet ancien bâtiment et ses entrailles cachées pour y stocker ses archives. Centre de conservation est une vue d’esprit de cette machine souterraine, nouvelle réalité d’un espace énigmatique aux perceptions chimériques.

 



Aurélie Ménaldo "Centre de conservation"




Farzaneh Bahrami "Autoportrait urbain"

Autoportrait Urbain est une interface interactive, une sorte de photomaton, qui invite les gens à faire des autoportraits avec le paysage et le chantier de la Plaine de Plainpalais en arrière-plan. La photo est une référence à la « photo souvenir »: chacun crée son propre instantané avec un paysage urbain en transformation. La photo est envoyée aux figurants sous la forme d’une carte postale. Le stéréotype habituel de la carte postale se trouve donc transformé pour devenir une image personnalisée, une scène comprenant une ou plusieurs figures.

 



Aline Morvan "Echoué"

En écho à la situation historique de la Plaine de Plainpalais, qui était une île à l’époque romaine, je propose de produire une archéologie imaginaire, réalisée avec des modules de pains de terre crue, et qui prend l’apparence d’un bateau. Au BAC je montre une maquette de cette forme, mais désassemblée, comme pour mieux répertorier les éléments qui la constituent. Ici la maquette ne donne pas un aperçu du modèle final; elle invite dès lors le spectateur à se rendre là-bas, sur le chantier, pour voir ce modèle final.

 



Elodie Brémaud "Régime d'incertitude"

Le chantier de la Plaine de Plainpalais a permis la mise à jour d’une pépite d’or de forme cubique. Un travail a déjà commencé pour identifier avec précision l’origine de cette invraisemblable découverte. Selon l’hypothèse retenue, le morceau est issu des hauts plateaux de la vallée de l’Arve. Une expédition remontant le cours de la rivière pour trouver l’origine du filon sera prochainement en marche. Ce qui se passe hors des murs du lieu d’exposition est soumis au régime de l’incertitude. Cette distorsion entre ce qui est face à nous et le réel reste active. Qu’il s’agisse d’un fossé dans le temps ou dans l’espace, l’impossibilité de se représenter le geste initial (l’événement premier) est moteur d’une tentative, celle de narrer. Tentative édifiante sans pour autant être vaine, elle produit une méfiance face au récit qui n’est effectivement toujours que fiction. Pourtant avant que quoi que ce soit se produise, nous sommes déjà dans un espace de projection. Mettre en marche ce phénomène, c’est produire un récit à l’envers, c’est renvoyer celui-ci à son état de fiction premier. La pépite sera exposée au MAMCO du 13 mai au 20 juin. www.onpeutoujourschercher.com

 

Photographies: Lili Weiss.

 


 

Documents

Présentation du Laboratoire français/english/deutsch

    RENSEIGNEMENTS

    Les responsables du nouveau programme "espace public" de la HEAD – Genève, le Laboratoire BIP, sont :

    Christian Robert-Tissot et Claude-Hubert Tatot,

    assistés de Delphine Renault.
    022.388 58 43
    christian.robert-tissot@hesge.ch

    Entre 2004 et 2015, le programme ALPes a été conduit sous la responsabilité de Jean Stern, associé avec Ivonne Manfrini dès 2007.

    HEAD – Genève

    Haute école d’art et de design – Genève 
    Geneva University of Art and Design 

    15, bd James-Fazy
    1201 Genève 
    Suisse 
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