23 nov 12

Le projet DELOCALISATION consiste en la mise en place d'un workshop international réunissant des étudiants d'écoles d'art de la Région Rhône-Alpes : Grenoble - Valence, Annecy, Saint-Etienne et Lyon ; de Suisse : la HEAD – Genève ; et du Maroc : l'École des beaux-arts de Casablanca ; et des artistes invités. L’exposition se déroulera printemps / été 2013 à Casablanca dans différents lieux : espaces publics pour la restitution des travaux du workshop et lieux clos pour les pièces des artistes invités.

Liste non exhaustive des artistes invités :

Artistes animant le workshop :

Zoulikha Bouabdellah, Algérie

Mounir Fatmi, Maroc

Slimane Raïs, Algérie

Jean Stern, Suisse

Rémy Jacquier, France

 

Artistes invités à montrer une pièce dans le cadre de l’exposition en plus des artistes cités ci-dessus :

Lara Almarcegui, Espagne

Kader Attia, Algérie - France 

Wong Hoy Cheong, Malaisie

Hassan Darssi, Maroc

Mohammed el-Baz, Maroc

Driss Ouadahi, Algérie – Allemagne

Fabrice Lauterjung, France

Laurent Mulot, France

Ahlam Shibli, Palestine

Oussama Tabti, Algérie

Pascale Martine Tayou, Cameroun

Christian Marclay, USA

Wael Shawky, Egypte

Pied la Biche, France

 

Délocaliser,

Parler de délocalisation à propos de l'art est plus qu'un simple clin d'œil, il est question d'examiner l'art avec le prisme du modèle de globalisation dont le protagoniste premier reste l'économie.

Les sociétés contemporaines se sont progressivement mises au modèle de l'économie de marché hérité des sociétés industrielles et post industrielles. L'est comme l'ouest, le nord comme le sud sont liés par un système d'échanges de matières premières et d'objets manufacturés. Cette interdépendance, certes déséquilibrée entre les pays, génère depuis plusieurs décennies un cadre de vie urbain devenu le seul monde des Hommes. Les objets manufacturés sont dans ces situations les points de convergences des devenirs des hommes et des femmes de part le monde.

 

Sans être dans une provocation facile, il est aisé de voir la "scène artistique" mondialisée reprendre les mêmes schémas d'organisation que ceux des produits manufacturés. Plus aucune région du monde n'est épargnée par le phénomène Art contemporain. Les centaines de biennales et de foires, les scènes qualifiées d’émergentes" : chinoise, indienne, africaine et récemment arabe - sans distinction aucune, passant du continent au pays, comme si la situation syrienne était en tout point égale à l'algérienne et ainsi de suite -  prouvent le besoin obsessionnel de faire partie d'un "global art" subversif ou libérateur, parfois seulement kitch, mais en tout état de cause ressemblant, et dans un devenir marchant.

 

Dans cette perspective, maintenant que l'exotisme n'est plus de mise (la fin de l'exotisme, Alban Bensa) que la géographie du monde semble finie, nous voyons s'opérer, dans cette mondialisation de la production des images, des "particularismes mondialisés" que certains désignent comme autant de paysages culturels sans territorialité (Arjun Appadurai). Mais ce "hors sol artistique" ne doit pas cacher la remise en cause profonde d'une histoire de l'art européano-américaine qui trouve sa source dans l'héritage grec et qui se construit dans une vision de progrès ponctuée par un schéma de rupture / remise en cause / reconstruction. Comment s'opère la fabrique des œuvres dans ce paysage globalisant ? Est-il possible de penser une histoire de l'art, comme un récit global de l'art ? Comment est-il possible de raconter ce nouveau récit sans frontière ? A l'époque ou le champ référentiel des images est partagé, où se situent les différences si elles existent ? Et est-ce encore un paradigme pertinent ?

 

Afin de questionner cette problématique avec les artistes nous avons choisi d’occuper ce qui représente à nos yeux la forme la plus accomplie de l’uniformisation des modes de vie à travers le monde : l’espace urbain dit public et d’en faire le lieu de l’exposition. La ville comme white cube.

 

Ancrer,

Nous avons choisi Casablanca comme lieu d’expérimentation. Casablanca est une ville de plusieurs millions d'habitants, située au Maroc, avec un cadre urbain et architectural conçu, en grande partie, à l'époque coloniale. Cette ville est un modèle de la métropole du XXIe siècle. Elle fonctionne au rythme permanent des flux économiques et des échanges matériels, cognitifs et symboliques mondialisés. Elle est hors sol bien que située dans un territoire, le Maghreb Arabe. C'est dans ce cadre qu'il nous intéresse de nous arrêter sur la question de l'art vu par le prisme de la délocalisation, mais aussi de l’art comme délocalisation.

 

Casablanca est considérée ici comme un « théâtre » des formes délocalisées. A l’image des grandes métropoles dans le monde, cette ville est un hub où s’incarnent les formes délocalisées en tout genre – sociales, économiques, politiques et bien sûr artistique en ce qui nous concerne.

 

Fabriquer,

C'est dans ce cadre que le workshop trouvera sa place. Casablanca nous servira de cadre d'intervention, de miroir des mutations dans le monde et de laboratoire de la fabrique du visible. L'objectif de cette « résidence / workshop » est d'aboutir à une exposition collective qui se tiendra dans un premier temps (printemps 2013) in situ à Casablanca, et dans un second temps (octobre 2013), si les conditions de production sont réunis,  ex situ en France.

 

L’équipe :

Commissaire, Abdelkader Damani (Historien de l’art, directeur de la plateforme Veduta à la Biennale de Lyon et enseignant à l’ESAD G-V)

 

Collège pédagogique :

Direction pédagogique, Slimane Raïs (artiste et professeur à l’ENSAD G-V),

Jean Stern (artiste et professeur à la HEAD – Genève, laboratoire ALPes)

Abdelkader Damani (Historien de l’art, directeur de la plateforme Veduta à la Biennale de Lyon)

Les enseignants référents des écoles d'art de Saint-Etienne, Annecy, Lyon et Casablanca.


Documents

Présentation du Laboratoire français/english/deutsch

    RENSEIGNEMENTS

    Les responsables du nouveau programme "espace public" de la HEAD – Genève, le Laboratoire BIP, sont :

    Christian Robert-Tissot et Claude-Hubert Tatot,

    assistés de Delphine Renault.
    022.388 58 43
    christian.robert-tissot@hesge.ch

    Entre 2004 et 2015, le programme ALPes a été conduit sous la responsabilité de Jean Stern, associé avec Ivonne Manfrini dès 2007.

    HEAD – Genève

    Haute école d’art et de design – Genève 
    Geneva University of Art and Design 

    15, bd James-Fazy
    1201 Genève 
    Suisse 
    Tél + 41 (0)22 388 51 00
    Fax + 41 (0)22 388 51 59

    Haute école d’art et de design