Au printemps 2010, à la demande de la ville de Gaillard, les jeunes artistes du programme postgrade ALPes (Head-Genève) ont réalisé une étude constituée d’une série d’interventions plastiques éphémères et d’événements publics sur le site de la Porte de France.
Cet ensemble de réflexions et de propositions visait à comprendre les enjeux culturels du site de la Porte de France, frontière histo- rique entre Genève et la Haute-Savoie, et à implanter une œuvre plastique pérenne sur la place située entre la douane française et la place du Marché.
Le concours pour une œuvre pérenne organisé à l’issue de cette étude s’achève le 31 mars. Les projets seront exposés à la nouvelle Mairie de Gaillard du 4 au 15 avril 2011.
Le public participe au choix de l’œuvre, en votant directement en Mairie. A l’issue de l’exposition, un jury se réunira pour dépouiller ce vote, choisir un projet lauréat et en proposer la réalisation au Conseil municipal.

 

Projets au concours


Fanny Garcier

La frontière est un lieu qui cristallise les passions  puisqu’elle est à la fois porteuse d’espoir et qu’elle véhicule en même temps la peur du contrôle.
J’ai donc conçu mon projet autour de cette idée d’ambivalence en reprenant les bandes colorées des traditionnelles barrières de signalisation que l’on pouvait trouver lors d’un passage à la frontière.
J’ai voulu jouer avec cette image d’épinal en opposant la symbolique d’interdiction des deux couleurs au côté ludique de ces tiges de métal pointues qui ne sont pas sans rappeler des mikados géants. Enfin, Wild Sign, par son implantation, symbolise le rassemblement et fait référence au mouvement, comme si ces tiges pouvaient basculer à tout moment...

 


Aurélie Menaldo
en collaboration avec Alexandra Dupommier et Armelle Thevenot

Détour est né de la créativité d’artistes et d’architectes. Par un étonnant assemblage de luges en bois, cette tour  accueille l’arrivant, interroge l’automobiliste et invite le passant à la visiter pour découvrir autrement le paysage qui l’entoure et notamment la frontière marquée par la douane proche. Chaleureuse et intrigante, cette sculpture est porteuse d’une histoire locale, d’une culture vernaculaire et le symbole d’un univers ludique épris d’une certaine forme de liberté. Une image forte de Gaillard.

 


Farzaneh Bahrami

Phare Gaillard  est vu comme un objet-geste d’une forme simple et reconnaissable à la manière d’un couteau qui pénètre le tissu urbain. Il crée une fissure tant à l’horizontale qu’à la verticale ; un point d’ancrage entre l’Est et l’Ouest, entre le Nord et le Sud, entre le ciel et la terre.
Phare Gaillard, avec  un système interactif de lampes LED de faible consommation d’énergie (par panneaux  solaires installé dans la partie haute de la stèle) qui répond au mouvement  est construit par l’interaction directe de ce qui l’entoure; un dialogue direct entre les passants et le lieu.  Il crée un dialogue entre les piétons et les conducteurs qui passent à côté de lui, en les reliant tous.


Lili Weiss

Au rond point de Gaillard, à la sortie de la frontière, se trouve un flambeau électrique de diverses couleurs comme une publicité urbaine. Il est tenu par un bras géant en direction du ciel. Érigé, il signalise aussi une sorte d’accueil. Le corps que l’on imagine est invisible car il est sous le sol. L’ échelle surhumaine interroge les dimensions des alentours, comme par exemple la frontière. Le bras et le flambeau sont une réduction et une traduction d’ une symbolique classique. Le motif est connu et facile à reconnaitre par tout le monde.
Le temps montrera, ce que cet objet nous raconte, comment on va l’interpréter, quelle direction va prendre le bras avec la flamme… Pour cela la sculpture raconte moins qu’elle nous interroge. Tout est là. Que va-t-on en faire?


Yoann Mathurin

Le bonhomme de neige est un personnage sympathique et accueillant. Chacun d’entre nous a eu l’occasion de donner vie à cet ami de passage toujours optimiste malgré son destin prévisible. Figure universelle dans le contexte d’une zone frontalière fréquentée par une population internationale, il est un vecteur de sociabilité intégré dans l’imaginaire collectif.  Il est aussi le premier ami que l’on apprend à quitter. Snoopy ne s’en remet d’ailleurs jamais1.
Bonhomme de Gaillard de Neige, proposition pour l’œuvre pérenne évoque donc une disparition. Celle de la sculpture du personnage central de l’histoire. Les 6 objets qui reposeront au sol témoignent de cette absence. Riches de potentiel narratif et utilisables comme bancs ou espace ludique pour les enfants, ils appartiendront aux riverains qui passent par là.


Aline Morvan
en collaboration avec Maxime Bondu

Sapaudia est une sculpture en aluminium d’environ 8 mètres de haut et 2 mètres de base, faite à partir d’un moulage sur Nature. Le sapin, symbole du territoire, représente une force de la nature, une force de peuplement mais aussi une force de cohabitation et d’acclimatation. Ce sont sur la transmission de ces valeurs que s’appuie l’oeuvre publique afin représenter la ville de gaillard, ville frontalière et ville d’accueil.»

 


Elodie Brémaud

À Moëllesulaz, la notion de frontière, sans être dépassée, s’estompe. Et même si toutes les habitudes sont encore en lien avec celle-ci, il ne s’agit plus de penser l’espace comme un pôle. La nouvelle situation initiée par l’entrée de la Suisse dans l’espace Schengen, fait de ce lieu, une zone de déplacements possibles. Il est ouvert aussi par sa situation au milieu d’une large vallée et du territoire très riche qui l’entoure et de manière élargie grâce à la grande diversité d’origines des populations.
Prenant allure de table d’orientation, le projet dépliera l’environnement proche et élargi, et cherchera à offrir la possibilité de cerner les territoires reliés.
Biensûr, la table d’orientation dans sa fonction première, et ici encore, est une invitation à parcourir le territoire. C’est un objet touristique que l’on trouve habituellement au milieu d’un paysage remarquable. Là, il n’est pas seulement question de mettre en valeur l’environnement élargi, il s’agit de confronter les espaces, de mettre en rapport des territoires qui cohabitent sans pour autant être perçus comme emboîtés. Le paysage urbain n’a pas vocation à être annulé au profit d’un territoire aux traits bucoliques.


Delphine Renault

Sculpture qui reprend la forme schématique d’un phare sur lequel est inscrit le nom de la place où il se situe «PORTE DE FRANCE». Cette sculpture sera éclairée le soir en même temps que l’éclairage public par une lampe fixe qui créera un faible éclairage diffus.

Objectifs :
- définir un territoire que les habitants puissent s’approprier clairement
- donner un nom à la place, la définir
- marquer la place avec un élément symbolique de frontière qui suscite l’intérêt des habitants et passants par sa présence décalée à cet endroit (un phare à la montagne !)


Documents

Présentation du Laboratoire français/english/deutsch

    RENSEIGNEMENTS

    Les responsables du nouveau programme "espace public" de la HEAD – Genève, le Laboratoire BIP, sont :

    Christian Robert-Tissot et Claude-Hubert Tatot,

    assistés de Delphine Renault.
    022.388 58 43
    christian.robert-tissot@hesge.ch

    Entre 2004 et 2015, le programme ALPes a été conduit sous la responsabilité de Jean Stern, associé avec Ivonne Manfrini dès 2007.

    HEAD – Genève

    Haute école d’art et de design – Genève 
    Geneva University of Art and Design 

    15, bd James-Fazy
    1201 Genève 
    Suisse 
    Tél + 41 (0)22 388 51 00
    Fax + 41 (0)22 388 51 59

    Haute école d’art et de design