mai 09
Morad Montazami revient pour la deuxième fois dans le cadre du post-grade Alpes. Il traitera de la question de l’autoarchivage, et de sa relation avec la monstration et son partage dans un espace public élargi. Montazami prendra pour exemple les collections d’images de visages, ce qu’il désigne par le terme d’archive figurale.
Avec Morad Montazami, ALPes achève le cycle 2008-2009 des rencontres autour des « territoires » : celui de l’art
contemporain confronté à l’autre, l’autre dans l’espace public (Raphaël Zarka, Jean-Marc Bustamante), l’autre dans
les champs mélangés de scènes artistiques hybrides (Grü : Michèle Pralong et Maya Bösch), l’autre dans l’espace
politique ou environnemental (Philippe Rahm, Stéphane Sauzedde, Michel Gaillot).
Morad Montazami
Doctorant au CEHTA (Centre d’histoire et de théorie des arts) de l’École des hautes études en sciences sociales, il
mène une recherche sur les rapports entre les méthodes de travail des artistes contemporains et celles des anthropologues.
Il enseigne à l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Auteur de plusieurs textes dans «Face au réel :
éthique de la forme dans l’art contemporain» (éditions Archibooks), il collabore par ailleurs à la revue Art Press.
Le paradigme de l’Autre dans l’art contemporain : Vers le concept d’ « archive figurale ».
L’émergence dans les pratiques contemporaines d’un modèle lié à la discipline anthropologique, basé sur un travail
d’enquête, d’entretiens, et consistant à produire sa propre archive iconographique et verbale a été signalée par Hal
Foster comme un tournant ethnographique (1996). Nous étudierons, pour dépasser la simple critique du modèle importé,
comment y survivent des représentations nées aussi bien dans la criminologie que dans le colonialisme et tenterons
de décrire le travail des images qui s’y opère. Notamment en re-collectant des collections de visages entres lesquels se
clivent l’acteur et le témoin mais aussi l’autre et nous-même. Comme dans un second temps du tournant ethnographique,
il semble que ce ne soit plus une esthétique de l’archive qui domine mais une ritualisation de l’expérience communautaire
et la re-politisation de la parole/performance individuelle. Le matériau discursif ne constituant jamais une
fin en soi, ni sur le terrain ni sur la bande enregistrée, comment le paradigme se déplace-t-il, entre le visage et la voix,
vers une archive figurale ?
Artistes étudiés : Philippe Bazin, Jeremy Deller, Peter Watkins…