29 Mai. 2015

18h30
événement

Anne Kawala – VOIX OFF

→ MAMCO

on the snow, c’est une chasseuse-cueilleuse

& ses outils circulaires (fronde, arc, barillet,

circonvolutions corticales comme corcules)

 

Anne Kawala est écrivain et performeuse. Issue d’une école d’art, sa pratique d’écriture se développe sur scène, dans les livres et à travers une multitude de collaborations avec des artistes (toutes disciplines confondues). Elle a notamment collaboré avec la chorégraphe Olivia Grandville autour de la pièce Ma belle entomologie (festival Concordan(s)e 2011), et contribué au projet de performance Le musée vivant du metteur en scène Robert Cantarella (Centre Pompidou Metz, 2011-en cours). Abordant la scène ou la situation « live » comme un véritable espace de création capable d’alimenter sa recherche, et de créer un espace de circulation entre écriture et oralité, elle réalise des performances poétiques en plusieurs épisodes (in, fi, nie, les épisodes 1 & 2ont été crées le 5 déc. 2013 à l’Akademie Schloss Solitude), des happenings au cours desquels elle propose « de parler et de marcher », ou encore des « conversations performées » avec d’autres artistes. Parmi ses publications citons F.aire L.a F.euille (f.l.f) (ed. Le clou dans le fer, 2008), Le cowboy et le poète (éd. de L’Attente, 2011), et Le déficit indispensable (screwball) à paraître aux éditions Al Dante à l’automne 2015.

 

Introduction de la lecture du 29 septembre 2015 par Carla Demierre :

Anne Kawala est écrivain et performeur. Passée par une école d’art, sa pratique d’écriture se développe sur scène, dans les livres et à travers une multitude de collaborations avec des artistes (toutes disciplines confondues). Elle aborde la scène ou la situation « live » comme un véritable espace de création capable d’alimenter sa recherche, et de créer une zone de circulation entre écriture et oralité. Ses « lectures performées », une cinquantaine depuis 2007, dessinent un champ de recherche impliquant entre autres questions, celle de l’adaptation d’une écriture qui passe de la page à un espace physique, celle du rapport entre écriture et voies aériennes (avec le travail particulier du micro) et celle de l’improvisation (passant notamment par une réflexion sur l’adresse au public).

Avec Anne Kawala, la lecture est un événement qui dépasse volontairement la restitution sèche et orale d’un texte. Chaque détail est pensé, le costume, la respiration, les gestes et les déplacements, ainsi que toute la technique (voix amplifiée, son enregistrés). Les textes ayant valeur de partitions, ils donnent lieu à un système de notation particulier reprenant de l’histoire de la poésie (concrète, visuelle, spatiale, sonore action) certains codes.

Au sein de cette grande activité scénique et verbale, AK invente pour le livre un registre particulier, entre la partition et le documentaire. Poème visuel, bloc de prose, variations et jeux typographiques, équations, citations, onomatopées, schémas, dessins, images incrustées, le traitement du livre ne souffre d’aucune restriction, et souvent poussé dans des états d’extrême hétérogénéité, il offre une expérience de lecture vivace et positivement perturbante pour nos habitudes de lecture.

Il y a eu F.aire la F.euille (clou dans le fer, 2008) et plus tard part & (Joca Seria 2011). Mais aussi Le cowboy et le poète (éd. de L’Attente, 2011), carrément livre/disque. Et doit paraître bientôt, Le déficit indispensable (screwball), l’histoire d’une chasseuse-cueilleuse.

Il y a aussi la revue RoToR créé avec Esther Salmona et Sarah Tritz dont le principe est celui du cadavre exquis, invitations en chaîne de 5 auteurs qui se répondent de texte en texte, la revue qui paraît irrégulièrement est imprimable depuis chez soi.

Parmi les expériences qui alimentent le travail, des résidences, en Allemagne et au Liban notamment, mais aussi au CNES (Centre National de l’Espace), dans le cadre de la résidence Des écrivains en impesanteur invitant des auteurs à monter dans un avion dédié à l’expérimentation scientifique pour faire l’expérience de la microgravité. De là par exemple elle a tiré un texte paru dans la revue Espaces (revue littéraire du CNES) puis, des recherches associées à cette expérience a découlé une pièce de théâtre Mars Watchers mise en scène par Emilie Rousset. Autre exemple de rencontre à l’occasion du l’édition 2011 du festival Concordan(s)e, Anne Kawala se retrouve sur scène avec la chorégraphe Olivia Grandville pour la pièce Ma belle entomologie. Une autre fois c’est avec et autour d’une sculpture de Sarah Tritz (artiste et co-animatrice de la revue RoToR) qu’elle construit un de ses « dialogue performé », sous le titre 13 minutes pour un plumeau.

Ainsi au travers de formes « performées » : pièces (qui je cite ne sont ni du théâtre ni de la lecture) ; lectures (mais performance) ; happenings ou « dialogues» ; voire installation et film, Anne Kawala multiplie les essais et les expériences, s’initiant (et nous avec) au grand pouvoir d’accomodation du langage, à la feuille, à la scène, à la quadrature d’un script ou à la souplesse d’une conversation.