26 Nov. 2013

18h30
événement

Lucien Suel – VOIX OFF

→ MAMCO

#jardin bêchant, exhume une charlotte et un oursin de calcaire, même taille mais âge différent, font connaissance dans la poche de mon jean.

 Lucien Suel né en 1948 est poète, romancier et traducteur. Il a édité la revue « The Starscrewer », consacré à la poésie de la Beat Generation. Ses œuvres imprimées comme ses prestations scéniques couvrent un large registre, allant de coulées verbales beat à l’expérimentation de nouvelles formes (vers justifiés, twittérature), du collage et du caviardage (poèmes express) à la performance, notamment avec le groupe de rock Potchük ou en duo (Cheval 23) avec le guitariste Arnaud Mirland. Il anime le blog littéraire Silo (academie23.blogspot.fr). Il est l’auteur d’une très grande quantité de livres et notamment La mort d’un jardinier (Folio Gallimard, 2012); Blanche étincelle (La Table Ronde, 2012); Petite Ourse de la Pauvreté (Dernier Telegramme, 2012).

 

Introduction de la lecture du 26 novembre 2013 par Carla Demierre :

Lucien Suel est poète, romancier, éditeur, traducteur, performer et mail-artiste. Ses œuvres imprimées comme ses prestations scéniques couvrent un large registre, allant de coulées verbales beat à l’expérimentation de nouvelles formes et procédés (dérivés de cut-up, ready-made textuels, vers justifiés, twitterature), du collage et du caviardage à la performance. Ainsi, on le retrouve régulièrement sur des scènes pour donner des lectures qui vont de la forme simple, disons accoustique et sans action, à des formes totalement électrifiées voire musicales, citons ici pour exemple sa participation de longue date au groupe de free-noise ou rock expressionniste du nom de Potchück au sein duquel il chante, hurle ou murmure des poèmes. Il alimente aussi très activement un élevage de plusieurs blogs littéraires. En tant qu’éditeur, il publie d’abord la revue The Starscrewer (le baiseur d’étoile) revue existante dédiée à la Beat Generation dont il se propose vers la fin des années 1970 de faire une nouvelle série qui comptera je crois 8 numéros, elle sera suivie par une revue dada-punk répondant au doux nom de Moue de Veau qui a compté (le nombre est impressionnant mais plausible s’agissant de Lucien Suel) 1111 numéros. Il lance alors la Station Underground d’Emerveillement Littéraire (pour SUEL) véritable maison d’édition pour laquelle il fabrique les livres de A à Z. Il y publie ses propres textes, mais aussi des inédits d’auteurs contemporains et lance la Collection Starscrewer avec laquelle il reprend en petits volumes certaines de ses traductions d’auteur beat faites initialement pour la revue. La plupart de ces ouvrages sont aujourd’hui épuisés, mais la possibilité de les lire a été réouverte grâce à au blog Silo – Académie 23 qui re-publie partie de ces textes devenus introuvables sur papier. Constituer des archives, conserver la vivacité de la mémoire, recycler les formes, chercher des points de coïncidence et poser des cadres dynamiques. Ce sont des gestes propres à ouvrir d’autres espaces – tels que le papier, le web, la scène – et avec eux, des possibilités inédites de faire circuler les textes, de renouveller la possibilité de les lire, d’inventer d’autres moyens d’écrire et de créer de nouveaux rapports entre auteur et lecteur. Ainsi, dans les micéllanées littéraires SILO, sous le libellé “Ginsberg, Lucien Suel, Patti Smith, Picard, Rock, Starscrewer, Traduction” on trouve le récit ému et bilingue picard/français du concert de Patti Smith ouvert par quelques phrases du poème Howl de Allen Ginsberg. Ailleurs on tombe sur Ianthe Brautigan qui parle avec pudeur de son père Richard et tourne autour de sa mort. On traverse aussi autre chose que des textes, comme en novembre, le dessin d’une limace à tête de – et là les mots qui suivent sont barrés – chien, cheval, chameau, chimpanzé, chevreuil – en fait le titre nous dit que la tête de la limace est celle d’un chat – qui ne se souvient de rien. Activiste poétique, expérimentateur, producteur de rencontres inopinées, briseur de formes, recycleur de textes et inventeur de contraintes, Lucien Suel travaille comme il le dit quelque part dans un entretien “la faculté d’émerveillement et la fatigue des muscles”.

Pour en savoir plus je vous recommande la lecture des Versets de la bière (Dernier Telegramme, 2010), journal couvrant les années 1986-2006, je vous renvoie également au blog Lucien Suel’s Desk qui vous expédiera dans toutes les directions possibles.