26 Mar. 2014

19h00
rencontre

Talking Heads: Gianni Motti

→ Bâtiment D

Talking Heads

Gianni Motti, artiste

En conversation avec Noah Stolz, critique et curateur

Mercredi 26 mars, 19h

James-Fazy, auditoire

La HEAD – Genève est heureuse d’annoncer la participation de Gianni Motti à son cycle de conférences « Talking Heads ». Figure centrale et fascinante de la scène helvétique, l’artiste vient à la rencontre des étudiant-e-s de la HEAD et du public genevois dans le cadre d’une conférence rare. Cet événement, imaginé en dialogue avec le critique et curateur Noah Stolz, promet de mettre en lumière les obsessions d’un personnage à la fois insaisissable et magnétique.

Si un terme qualifie de manière adéquate le travail de Gianni Motti – et ce n’est alors certainement pas un hasard si l’artiste a fait de Genève sa base arrière – c’est certainement celui d’économie. Economie de moyens, tout d’abord : son œuvre repose depuis trente ans sur un ensemble d’actions discrètes et emblématiques. Qu’il invite les spectateurs, en lieu et place d’une exposition, à assister à une éclipse de soleil, et ce dès 1985, ou que, vingt années plu tard, il parcourt les vingt-sept kilomètres du tunnel du LHC au CERN, pour défier la vitesse des particules qui circulent dans l’accélérateur, l’artiste sait opérer autant de déplacements et d’apparitions, poétiques et aussi politiques.

Ses interventions prennent aussi à témoin le théâtre social et se font moyen de communication directe, passant les frontières du monde de l’art pour atteindre la sphère des médias de masse et la société elle-même : en 1997, il remplace le délégué indonésien durant la 53ème séance de la commission des Droits de l’Homme à l’ONU ; en 2004, il apparaît dans la tribune VIP du tournoi de Roland Garros, la tête recouverte d’un sac, afin d’attirer l’attention sur le scandale de la prison d’Abu Ghraib. Le marché, la finance, l’écnomie elle-même sont autant de sujets cruciaux auxquels Gianni Motti se confronte, également, à plusieurs reprises : en 2005, dans le cadre de Art Basel, il expose un trader en cage ; en 2009, au Migros Museum de Zurich, il expose, en cash, dans l’espace du musée, la somme d’argent que lui avait promis l’institution pour produire une œuvre. Autant de gestes radicaux et universels, qui font de cet artiste, à la fois discret et stratège, généreux et réfléchi, un modèle de positionnement éthique et esthétique.

Noah Stolz est curateur indépendant, producteur et critique. Il contribue aux revues Mousse, Kaleidoscope et Kunstbulletin, dont il a été rédacteur de 2004 à 2009. En 2004, il fonde La Rada, lieu d’art indépendant à Locarno, dont il assure le programme jusqu’en 2009, date à laquelle il est rejoint par Patrick Gosatti. Ensemble, il ont également assuré le commissariat du festival Les Urbaines à Lausanne. Depuis 2009, il fait également partie du Commission Fédérale d’Art de l’Office Fédéral de la Culture. En 2013, il organise le Prix de la Société des Arts à Genève, reçu par Gianni Motti. Il travaille actuellement au projet Stella Maris, une ambitieuse plateforme de production et de diffusion, réalisée en collaboration avec de nombreuses institutions suisses et internationales.