1 Avr. 2014

18h30
événement

Charles Pennequin – VOIX OFF

→ MAMCO

Charles Pennequin comprend la vie en écrivant un pamphlet contre la mort, il est vivant, absolument vivant, c’est-à-dire dans la merde.

 Charles Pennequin né en 1965 est poète. Il réalise également de nombreux dessins et vidéos, donne des lectures-performances et des concerts, notamment avec le musicien Jean-François Pauvros. C’est à partir de l’usage de dictaphones sur lesquels il enregistre sa voix et la rediffuse en direct qu’il commence en 2004, à s’intéresser à la question de l’improvisation. Il a publié de nombreux livres et des disques, dont récemment Pamphlet contre la mort (P.O.L 2012).

 

Introduction de la lecture du 1e avril 2014 par Carla Demierre :

Je lis que Charles Pennequin écrit depuis qu’il est né. Qu’à part dans les livres, il écrit dans les blogs et sur les murs. Qu’il improvise au dictaphone, au microphone. Qu’il dessine sans regarder. Qu’il réalise des vidéos à l’arrache. Charles Pennequin est tout le contraire du poète assis. Il fait des performances qui – je cite une critique de Libération – « rappellent d’assez près le décollage d’un avion à réaction ». Il fait résolument partie de ces auteurs dont l’oeuvre se donne à lire et à regarder/écouter – en simultané ou en alternance. Alors ici, improviser, enregistrer, amplifier, électrifier, dessiner et filmer c’est poursuivre l’écriture par d’autres moyens. Son travail d’improvisation l’a conduit a collaborer avec des artistes sonores et des musiciens, comme le guitariste improvisateur Jean-François Pauvros. A propos de leurs concerts, je vous livre la très belle description-équation qu’en donne Charles Pennequin : POEME = GUITARE + VOIX + CHOSES DANS L’AIR.

Issu du même type d’élan, celui d’aller faire de la poésie hors des pratiques habituelles et d’inventer à plusieurs, il y a l’Armée noire, un groupe né en 2007, réunissant des artistes et des poètes. Parmi les réalisations de ce collectif a dimension variable on trouve des gazettes, un blog, une revue, des interventions dans la rue et des soirées de lectures (certaines auraient même eu lieu dans des bois et sur des terrains vagues).

En 2014, Charles Pennequin est en résidence au Générateur, lieu d’art et de performances parisien, et il programmera jusqu’à l’automne, et sous le titre je crois d’Arrivage Permanent, toute une série d’événements croisant performance, poésie, action, dessin.

Pour tenter de cerner en quelque mots son écriture je vais reprendre les siens: « Penser c’est comme gratter une paroi pendant très longtemps ». C’est aussi « la meilleure manière de fermer sa gueule ». Dans ses livres on apprend que c’est la parole « qui nous pense », alors immanquablement entre parler et penser il y a quelque chose de tendu, d’électrique, de conflictuel. Lire Charles Pennequin ça implique d’encaisser les coups d’une écriture-voix qui vous cherche toujours un peu. Quelque part entre le sauna et le saut à l’élastique, la lecture des livres de Charles Pennequin nous embarque dans une attaque en règle de tout ce qui fatigue dans la vie, de la naissance à la mort en passant par l’amour, la télé, la famille, les faux-semblants, l’enfance, l’école, encore l’amour, la littérature, le bon goût, l’art ou les gros cons. Pour finir, je vous recommande Pamphlet contre la mort paru en 2012 aux éditions POL et l’écoute du disque Tué mon amour en duo avec Jean-François Pauvros.