CONNAISSANCE DISTRIBUEE ET LOCALISATION GENERIQUE

Mardi 20 février, 19h00

Connaissance distribuée et localisation générique

Patricia Reed

HEAD – GenèveBoulevard Helvétique 9, 1205 Genève, salle de séminaire CCC 27, 2ème étage

Dans son texte intitulé Situated Knowledges, Donna Haraway demande, de manière incisive, que le féminisme insiste sur une meilleure prise en compte du monde. Qu’est-ce que ce « meilleur exposé » du monde impliquerait aujourd’hui (trente ans après) face à une complexité d’échelle planétaire, et comment cet « état de fait » peut-il être rendu opérationnel ? La question de la « situation » permet de contextualiser le savoir d’un point de vue socio-géographique et normatif particulier. « Situer » le savoir remet en question les contours de la discipline épistémologique dans le sens où ces derniers ont typiquement favorisé le savoir propositionnel (sachant que) au détriment du sachant comment (un cadre qui finit par limiter ce qui compte réellement dans la prise en compte du réel). Avec cet héritage épistémologique comme tremplin, la discussion se développera autour du « savoir situé » dans l’intention de faire face à une réalité constituée d’objets extra-locaux distribués à la fois dans le temps et dans l’espace et d’objets qui nécessitent des modes de connaissance distribués (pluri-localisation) pour les saisir (partiellement). Parce que ces objets ne peuvent être connus avec certitude ou totalement, ils exigent, en outre, un engagement robuste dans l’inconnu, pour lequel les logiques abductives de la pensée hypothétique doivent également tenir compte de nos demandes d’un un « meilleur exposé » du monde, surtout quand ces objets ne sont pas empiriquement accessibles. Ces revendications sont basées sur la promesse de l’agentivité humaine pour la révision cognitive (le moteur de la faillibilité), une force puissante qui nous resitueconcrètement en tant qu’effet conceptuel, puisque toute situation est potentiellement mobile.