MINI-SYMPOSIUM TOXIC!

jeudi 5 décembre 2019

HEAD – Boulevard James-Fazy 15
Option Construction

TOXIQUE
Un nouvel axe de travail, imaginé par l’équipe enseignante de l’option Construction à la HEAD – Genève, tournera cette année autour de la notion de Toxique.
Toxique, comme la capacité qu’a une substance chimique, à provoquer des effets néfastes sur l’intégrité voire la survie d’un milieu et de toutes les formes de vie (animale, humaine, végétale, fongique, bactérienne). Nous nous intéresserons aux causes et aux effets, qu’il s’agisse de l’organisme dans son entier ou d’une de ses parties. Nous mettrons également l’accent sur les matériaux que nous artistes employons, en termes de composants, de provenance, d’influence. Cela prend la forme de quelques journées de recherche qui vont nous emmener notamment vers des questions phénoménologiques : la contamination, le poison, le venin, le dosage, l’antidote etc. Des expert-e-s, chercheurs et chercheuses en différents domaines, ainsi que des artistes et des théoricien-e-s de l’art, seront les invité-e-s pour mener une discussion ouverte et fructueuse. Le mini-symposium du 5 décembre 2019 est, après la conférence de l’artiste Raphaëlle Mueller en novembre 2019, la première journée de travail dédiée à cette thématique.

PLANNING :

09.15 : Katharina Hohmann
THE GIFT. Le don intoxiqué. Quelques réflexions pour commencer.

09.30: Jacques Falquet
Toxicité, un survol

En guise d’introduction, je vous propose un survol du concept de toxicité : de l’étymologie à la symbolique en passant par quelques notions scientifiques, sans oublier d’aborder les toxicités immatérielles. Si le terme toxicité nous amène immédiatement dans un espace de danger et d’alerte, son évidente négativité ne serait-elle pas plus fertile qu’il n’y paraît ? En m’appuyant sur mon expérience professionnelle, je discuterai ensuite de la « toxicité au naturel », telle qu’elle peut apparaître lorsque l’humain s’alimente ou tente de se soigner au moyen de substances tirées de son environnement.

10.30: Discussion

11.00: Pause café

11:20: Elisa Langlois
Des fromages et des mouches

Staple Cheese : A Race est une exposition réalisée en mai 1970 par l’artiste Dieter Roth (CH 1930-1998) à la galerie Eugenia Butler de Los Angeles. L’exposition comprenait une petite dizaine d’oeuvres dont une engendra un retentissement sanitaire tel qu’il provoqua la menace de fermeture de l’exposition par le département de l’hygiène et de la santé de la ville. Si l’artiste est connu (notamment) pour ses travaux réalisés à partir de denrées périssables, cet épisode est un cas extrême, révélateur d’un climat instable et toxique entre artistes et institution.

11.50: discussion

12.15: La soupe

13.15: Jean-Marie Perdrix
La victoire sur les sachets

Dans de nombreux endroits, et particulièrement en Afrique, les plastiques, notamment les sacs et sachets, sont jetés dans la nature et laissés à l’abandon. Les sachets plastiques, dispersés en tous lieux, sont révélateurs de l’absence de solutions adaptées pour la prévention ou la collecte des ordures. Une solution innovante de traitement des déchets plastiques est actuellement expérimentée au Burkina-Faso où la coopérative YAMBA-D fabrique notamment du mobilier scolaire et appuie son développement sur la production en série de la table-banc en usage dans l’enseignement primaire.


14.00: discussion

14.30: Pause café

14.45: Lou Masduraud + Delphine Reist + Nicolas Audureau
Un centre d’art au milieu de la Vallée de la Chimie – vu par son directeur et deux
artistes

Lou Masduraud
Esthétique post indus & gentrification, 2013 – 2019

A partir de deux pièces crées respectivement en 2013 et en 2019, présentées respectivement au CAP de Saint Fons et à la Biennale de Lyon – dans deux situations post-industrielles – je présenterai l’évolution de la considération des contextes dans mon travail, d’une esthétique à une position critique. Par ces deux exemples, nous observerons la formation d’une position d’artiste dans le temps et l’évolution des relations qu’entretient une pratique à son contexte.

Delphine Reist
Les produits fatals

Le projet conçu en 2014 par Delphine Reist et Laurent Faulon pour La BF15 et le CAP Saint-Fons, emprunte son titre, Les produits fatals, à une terminologie propre à l’industrie chimique. Elle désigne les sous-produits qui apparaissent « fatalement » lors de la fabrication d’autres produits. Cette double exposition constitue une chaîne de production imaginaire. Les deux espaces d’art en sont les deux extrémités : d’un côté, le contexte urbain et commerçant lyonnaisdans lequel se trouve La BF15, et de l’autre, le CAP Saint-Fons, situé au coeur de la Vallée de la chimie, territoire d’expérimentation et de production des matières premières qui composent les produits vendus au centre ville. Sous ce même titre et en deux lieux, dans une démarche à la fois singulière et collective, se contaminent les oeuvres de deux artistes, et le contexte de deux espaces d’art contemporain, chacun devenant le  » produit fatal  » de l’autre. Commissariat : Anne Giffon-Selle et Perrine Lacroix

Nicolas Audureau
The Toxic Avengers
 
La Vallée de la Chimie (Rhône, France) vue par le prisme des projets d’artistes qui s’y sont intéressés au cours de la programmation récente du CAP – Centre d’art de Saint-Fons. Les artistes qui se penchent sur l’activité industrielle de Saint-Fons rapprochent régulièrement cette question à celle de la discrimination qui lui est corolaire, à travers une approche sociétale ou sociohistorique de la toxicité.


16.00: discussion

16.30: Jill Gasparina
Le toxique spatial

Dans les environnements clos et hautement contrôlés que sont les véhicules extraterrestres, la définition de ce qui est ou non toxique change. A partir d’un ensemble d’exemples empruntés au champ de la recherche spatiale, mais aussi à la science-fiction, il semble possible de tracer les contours d’une toxicité spécifique au spatial.

17.00: discussion

17.30: Table ronde

18.00: End of symposium

19.00: Film screeing