Denise Bertschi

Denise Bertschi (*1983, Aarau), artiste-chercheuse, vit et travaille en Suisse. En parallèle d’une activité d’exposition en Suisse et ailleurs, elle est actuellement en thèse doctorale à l’EPFL Lausanne en collaboration avec la HEAD – Genève. Par sa pratique artistique investigative, Denise Bertschi revisite des évènements de l’histoire contemporaine pour interroger de manière critique les relations de la Suisse avec le reste du monde. Elle trace une perspective globale – économique, sociale et écologique- sur l’empreinte extra-territoriale de la Suisse. A travers un corpus développé durant plusieurs années et constitué de mémoires collectives et de mythes culturels, Bertschi démasque la neutralité suisse et montre qu’elle est un agent dans l’économie suisse et son expansion quasi-impérialiste dans le monde. Architecture, paysages et matérialités deviennent des lentilles pour cartographier de manière judicieuse le ‘capitalocène’ du capitalisme extractiviste et du commerce de matières premières. A l’intérieur de cette matrice elle s’intéresse à ce qui est caché, négligé ou réprimé, qu’elle présente à travers des vidéos-installations, des archives, des photographies et des publications.

Denise Bertschi a gagné le Prix Manor 2020 à l’Aargauer Kunsthaus, curaté par Yasmin Afschar, et elle a été pré-sélectionnée pour le Pavillon suisse à la 59ème Biennale de Venise. Nominée pour les Swiss Art Awards en 2019, elle a a reçu le prix des „Plus beaux livres suisse“ pour son publication « We say we are fine,…“ . Ses projets ont été largement soutenues par Pro Helvetia et le Kuratorium Aargau: une studio-résidence à Johannesburg, Afrique du Sud de Pro Helvetia, une résidence de recherche au Getty Research Institute (GRI) à Los Angeles et des bourses d’études pour Bahia en Brésil. 

“Le thème central de Denise Bertschi se reflète dans la feinte innocence des fleurs: l’invisibilité de certaines pratiques auxquelles la Suisse doit l’essentiel de sa prospérité. L’artiste se concentre sur la reconstruction des actions qui rendent certaines choses invisibles, qui favorisent l’oubli, ou qui bâtissent une fausse innocence, manifestée également dans le paradigme de la “neutralité” qui est, en fait, juste une façade pour un camouflage systématique.”
Anselm Franke dans STRATA.Mining Silence. Denise Bertschi, Edition Fink and Aargauer Kunsthaus, 2020

www.denisebertschi.ch