Robinsoneries – journal des bords : Cécile Bucher

samedi 4 avril 2020

Elles peuvent être belles, fines et même invisibles.

Mais elles mangent parfois un peu trop de béton.

Il leur arrive aussi de se faire pousser des grilles si hautes
que l’on croirait qu’elles voudraient toucher le ciel.

À leurs sommets, elles y mettent parfois même des petites étoiles.
Elles ne scintillent pourtant pas.

Elles s’habillent de bandeaux rouges et blancs ou de tiges verticales.

Elles sont parfois si longues qu’on espère voir un jour un retour à la ligne.

Elles laissent passer certains rectangles. D’autres non.
Cela dépend de leurs couleurs ou de leurs noms.

Mais grâce à ma valise plein de démons,
une étoile filante au mauvais rectangle a pu finalement passer de l’autre côté.

Au douanier de Thayngen,
je dis Danke.