Robinsoneries – journal des bords : Victor Delétraz

dimanche 29 mars 2020

 

Ville-jardin: https://youtu.be/TiB9S8uWDas

Île-navire

Nisiov trouve que le son est trop fort, que ça fait des jours que ça dure.
Baba: Je peux vous aider ? Avec un air insolent.

Des voitures qui jouent au football.
Bang bang, le shérif est mort, hors la loi triomphent.
Photos de poissons de gros pixels en fond d’écran.
On y voit des araignées dans les soirées, dans l’embrasure des portes, sur le plafond moisi de la salle de bain.
Celle du rez.
Au -1 ça sent le rat, mort, ou pas, on ne sait pas. Ça pue dans tout le corridor vert.
Appelez un plombier, des spécialistes de dératisation, on paye tout.
Rien n’a été fait.

Il est 11h lundi matin, ou mardi, ou mercredi, ou jeudi. Soleil d’été amoureux pour printemps prématuré en déprime.
Un déjeuner ici, c’est un brunch. On fait un brunch demain ? Oui en cœur.
Un brunch ici c’est des oeufs mollets et de la ricota. Toujours la même danse.
Faire chauffer l’eau, laver le café de la veille, mettre la cafetière sur le feu, passer un coup de pâte comme un animal.
S’installer, dévorer. Dire qu’il fait super chaud.

Le zèbre, la grande catapulte et moi-même jouons à des jeux de guerre. Vocabulaire communautaire.
Il faut ranger la maison par moments, ça fait du bien. Et garder des choses bancales, pour espérer des erreurs.
Ils ont trouvé deux hérissons dehors. Pendant ce temps on jouait au poker, et ce fût la partie la plus ennuyeuse de la journée.
La chambre de Y.R est devenue studio de musique.
Une plage maintenant dans toutes mes plages horaires.

Quelqu’un vend de la brique ?
Basile le plus sympa de l’asile
La plus belle de l’écurie.

La vaisselle, le balai, la musique pour la douche, le papyrus, la tomme végétalienne volée, les applaudissements, l’expo dans le jardin, la fenêtre ouverte pour aérer, la poussière sur les feuilles de la plante qui essaye d’être une plante en plastique, le feu qui se doit d’être là, la fumée dans les poumons, mauvaise et bonne combustion, des connexions internet pour les gens qui doivent encore vivre, des salaires pour les gens qui doivent encore travailler, invisibles, visibles.