PLAINE/OFF

Interventions artistique sur la plaine de Plainpalais
Postgrade ALPes – HEAD - Genève
Du 5 mars au 30 juin 2010

Télécharger le programme PLAINE / OFF (pdf-180k) 

Article de la Tribune de Genève du 6 mars 2010 (pdf)

TV Léman Bleu

Sur le site du chantier de la plaine de Plainpalais, la Ville de Genève a confié la réalisation d’une série d’événements publics aux artistes de ALPes, une formation postgrade de la Haute école d’art et de design – Genève. ALPes est un laboratoire expérimental qui articule pratiques artistiques et réflexions théoriques dans le domaine de l’espace public. Les actions décrites ici ont l’ambition de restituer aux riverains et aux passants une forme provisoire de vie de quartier, partiellement empêchée par le chantier. Elles arpentent le territoire singulier de ce vide au coeur de la ville.


Collectif DOP, «Belvédère»
Utilisant différents supports et médias tels que l’installation, la sculpture et l’infographie, le Collectif DOP mène une recherche sur l’appropriation des savoirs. Principalement engagé dans une étude du domaine bâti, ses oeuvres scrutent ce territoire particulier selon diverses focales, à l’échelle d’une ville ou d’un édifice, investissent l’espace public ou muséal, et tendent à se jouer de l’attente des usagers des lieux. Ici, le Collectif DOP propose de tester sur la plaine les dispositifs d’observation. Un belvédère éphémère est aménagé pour offrir aux visiteurs l’expérience d’une vue d’ensemble.



Mari Alves Pinto «Aménager»
Lors d’une journée d’octobre, des caméras vidéo ont été accrochées sur les pelles mécaniques du chantier de la plaine de Plainpalais avant qu’elles ne commencent leur travail régulier. La vidéo produit des plans intrigants qui nous emmènent vers une conception spatiale inédite. L’architecture bouge, les bâtiments et la ville roulent, se tournent, se retournent. Il n’y a pas de stabilité, de gravité. On subit une fascination devant l’image en même temps qu’une perte de repères. Un travelling de la terre à l’espace, produit en équipe, entre les ouvriers, les machines et la caméra. Juste une forme en construction.


Vianney Fivel, «Dessous»
Avec le chantier, sont apparues sur la périphérie de la plaine des barrières de protection opaques modifiant la configuration spatiale du lieu. Ces barrières dissimulent également les acteurs principaux du chantier, les ouvriers. Ils sont présents tous les jours et pourtant cachés. On ne les voit pas, on ne les entend pas. Le projet consiste à utiliser le parking souterrain : construit à seulement 50 cm en dessous de la surface du sol, la surface et le sous-sol sont réellement proches. Des voix d’ouvriers sont diffusées grâce au système sonore existant. En passant sous le chantier, on entend les voix de ce monde trop peu connu. 


Florent Meng, «Directionnel».
L’implantation sur la plaine d’un panneau directionnel interroge : Lockerbie, le Heysel n’existent ici que comme l’écho de tragédies contemporaines marquantes. Devenus objets de fantasmes par la violence de leur propre histoire, ces lieux tendent à nous éloigner d’un certain calme helvétique. Directionnel nous propose un aller-retour mental, entre les théâtres de fantasmes tragiques et leurs lieux d’implantation propres, se dégageant de toutes références aux hauts faits historiques et aux monuments qui les commémorent. Questionnant le rapport qu’entretient le spectateur à l’histoire du lieu... 46°11’43.89“N - 6°08’29.23“E. 


Fanny Garcier, «Emergency»
Je développe un travail qui mêle objets, installations et photographies. Cette pratique interroge les notions d’oppression sociale et de manipulation en utilisant des procédés comme le détournement ou l’infiltration. Pour Emegency, mon intervention fait référence au climat d’urgence omniprésent dans nos sociétés contemporaines. Un halo orange balaie la plaine, le passant surpris lève les yeux et aperçoit une nuée de gyrophares dans les arbres. Les gyrophares, silencieux, brouillent sa perception, créant peu à peu un sentiment d’oppression.  


Yoann Mathurin, «...»
Le chantier de Plainpalais se manifeste aux yeux des riverains principalement par l’émergence d’une multitude de monticules de gravats, de cailloux et de terre. De la peinture fluorescente éphémère appliquée sur l’épiderme de quelques monticules révèle des masses aux couleurs puissantes. L’ensemble évolue sans programme selon l’organisation du chantier avant de disparaître enfouie. Un graveur, Bernard Chambon, a représenté l’intervention en amont du projet. La gravure sera présentée au FMAC du 27 au 30 avril 2010.

Aurélie Menaldo, «Underground Plainpalais»
C’est après plusieurs heures d’observation du lieu que le doute s’est installé... Des hommes, dont seule la partie supérieure était visible, s’affairaient à creuser des tranchées, enterrer des « chambres à béton », dissimuler, cacher, dérober à notre regard une réalité invisible. Par le chantier, les sous-sols de la plaine deviennent une énigme. Une étrange porte rencontrée au hasard des déplacements en symbolise l’accès, amorce d’un décor renversé jouant le rôle d’embrayeur de fiction. Un nouvel espace se génère, proposant une lecture dissonante du réel.


Farzaneh Bahrami, «Autoportraits urbains»
Autoportraits urbains est une invitation à participer au processus de transformation urbaine : une interface interactive invite les gens à saisir l’instant et à prendre une photo du paysage et du chantier ; à fixer une image et à raconter un moment. Autoportraits urbains permet d’archiver une partie de l’histoire de la ville, en fixant l’évolution du chantier, en arrière-plan des portraits de chacun. « Cette ville qui ne s’efface pas de l’esprit est comme une charpente ou un réticule dans les cases duquel chacun peut disposer ce qu’il veut se rappeler... » (Italo Calvino, Les villes invisibles).


Marie Bucheler, «De l’ombre aux néons»
Mon travail s’est construit autour des néons conçus par différents artistes et installés sur plusieurs toits d’immeubles bordant la plaine de Plainpalais. Parmi ces néons, seuls ceux de Sylvie Fleury, Nic Hess et Christian Jankowski surplombent l’actuel chantier de la plaine. C’est pourquoi j’ai développé un travail autour de ces oeuvres en particulier. Mon but premier était de recréer un questionnement entre les usagers de la plaine et les néons. Pour cela, j’ai choisi de jouer avec le concept de l’ombre. J’ai donc reproduit ces écritures à la peinture noire sur le sol tout en tenant compte d’une déformation, ce qui est propre à l’ombre.



Romain Legros, «Chantier»

Le projet Chantier est un projet photographique jouant avec les codes de la photographie paparazzi, de la prise de vue à la diffusion. Les ouvriers travaillent loin des regards des usagers de la plaine. Le projet Chantier joue avec cette distance entre les images volées et le lieu interdit aux passants. Trois journaux sont édités, sans texte, avec uniquement des images qui jouent avec les codes graphiques des journaux « people ». La distribution gratuite a lieu à la sauvette autour de la plaine de Plainpalais, par un personnel identifiable, à la manière des quotidiens gratuits européens.



Jeanne Moynot, «Le chapiteau»

Le chantier de la plaine est ingrat : il mobilise beaucoup de place et n’est pas spectaculaire. Il est désertique et caillouteux, parsemé de tas ; à leurs pieds, des tractopelles farfouillent dans des trous béants. Le paysage est un projet global qui a pour sujet la plaine de Plainpalais. J’aborde tout ce qui a retenu mon attention : l’aspect désertique du chantier, la couleur éclatante du futur revêtement, les bibelots géologiques vendus au marché aux puces, les usages des riverains, les skaters... Pour une journée, le 20 mai, le chapiteau se posera à la fois en écrin de formes performatives à son échelle mais aussi en objet plastique en tant que tel.


Jeanne Moynot, « le chapiteau »



Jeanne Moynot, «Le chapiteau»


Lili Weiss "Plaine silence"
Difficile d’imaginer une vie sans le trou noir. Le trou noir ne serait-il pas un excellent allié du thérapeute, voire un excellent remède ? Depuis des lustres, il trône à l’Académie, il améliore les fonctions sociales et cognitives et prévient le stress. Cependant, point besoin d’être malade pour en consommer. A travers la composition improvisée, sonore et visuelle, Plaine silence vous fait découvrir ce que vous avez toujours voulu expérimenter à propos du trou noir en vous révélant ses bords poétiques.


Lili Weiss "Plaine silence"


Lili Weiss "Plaine silence"


Aline Morvan "Echoué"
A l’époque romaine, la plaine n’était qu’une île. Elle est restée très longtemps un terrain marécageux. Je propose, en écho à l’ancien contexte d’île, de produire une archéologie imaginaire d’une trace de présence humaine. Ainsi, je reproduis en terre une forme prenant l’apparence d’un bateau. L’objet est ensuite cuit dans un four artisanal. Le chantier devient l’atelier et génère cette archéologie. Une fois cuite, la pièce est abandonnée telle une épave sur le chantier. (mise en place du four de cuisson dans le chantier, le mercredi 28 avril de 10h à 18h).

 


Delphine Renault "Ballon-Exposition Nationale"
La plaine est une place particulièredans la ville de Genève qui a depuis toujours réuni les Genevois par de multiples manifestations. Lors de l'Exposition Nationale suisse de 1986, le premier ballon captif de l'histoire aérienne helvétique y est présenté. En tant qu'artiste, je souhaite réitérer cette démarche en apportant sur ce lieu ma dernière "invention" pour la montrer au public. Il s'agit d'une sculpture hybride oscillant entre un zeppelin et une mongolfière, conçue à l'aide d'un ingénieur à la limite de son poids pour pouvoir voler, mais jamais testée auparavant. La performance démonstrative s'est déroulée sur la plaine le 3 juillet, la réussite ou l'échec de l'envol du ballon, ultime phase du test de l'invention est vécu en direct par l'artiste et le public.


Delphine Renault "Un jardin à la française"
L'idée de départ était d'utiliser la perspective idéale en un seul point de fuite de la pointe de la paline en y installant un jardin à la française minimal visible d'un seul point de vue en hauteur. Je voulais confronter cette manière rigide d'agancer la nature par rapport à celle agreste du Salève au second plan, mais ce projet a été censuré (comme la ville enlevait l'herbe de la plaine et les habitants voulaient un jardin, je ne pouvais y installer un faux jardin). J'ai donc recrée une copie de l'instrument de perspective du film "Meurtre dans un jardin anglais" de Peter Greenaway, installé devant un fauteuil Louis XVI pour inviter les gens à s'asseoir. Le projet du jarin est dessiné schématiquement en transparence sur l'instrument, laissant ainsi voir l'espace de la plaine derrière.



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Documents

Présentation du Laboratoire français/english/deutsch

    RENSEIGNEMENTS

    Les responsables du nouveau programme "espace public" de la HEAD – Genève, le Laboratoire BIP, sont :

    Christian Robert-Tissot et Claude-Hubert Tatot,

    assistés de Delphine Renault.
    022.388 58 43
    christian.robert-tissot@hesge.ch

    Entre 2004 et 2015, le programme ALPes a été conduit sous la responsabilité de Jean Stern, associé avec Ivonne Manfrini dès 2007.

    HEAD – Genève

    Haute école d’art et de design – Genève 
    Geneva University of Art and Design 

    15, bd James-Fazy
    1201 Genève 
    Suisse 
    Tél + 41 (0)22 388 51 00
    Fax + 41 (0)22 388 51 59

    Haute école d’art et de design