
Fin 2004, la commune de Chêne-Bougeries prend l'initiative de proposer aux étudiants de l'Ecole d'intervenir sur le site du vieux village, rue de Chêne-Bougeries : ce n'est pas seulement proposer un exercice aux étudiants, mais c'est aussi choisir de mettre en place concrètement le résultat de ce travail dans l'espace public, tout au long de cette rue du village déjà mise en question plusieurs années de débat sur son devenir.
L'enjeu est de répondre à un « matériau » complexe : une rue à l'histoire particulière, passage quotidien pour de très nombreux frontaliers, vestige d'une vie de quartier très riche, articulation entre le centre-ville et la périphérie au-delà de la frontière, friche urbaine depuis bientôt 30 ans. C'est aussi la question du rôle de l'artiste « de rue » : saltimbanque et amuseur public ? Homme de savoir-vivre et donneur de leçon ? Questionneur impénitent ? Dissimulateur de murs lèprés ? Pas de réponse univoque, ni même de cahier des charges contraignant : les représentants de la ville (Madame Béatrice Grandjean-Kyburz, Messieurs Emile Biedermann, Raphaël Gailland, Pierre Robyr et la Fondation communale), après accord de principe, ont suivi le processus jusqu'au bout, avec les questions et les inquiétudes, les enthousiasmes et les doutes, avec la rigueur qui permet aujourd'hui de faire une chose rare : donner la possibilité aux étudiants d'agir dans la cité.
Au delà de ce contexte les projets étudiants se construisent en interaction avec la réflexion contemporaine sur les zones périurbaines (débats avec Stalker, Sébastien Marot, Lara Almarcegui, J-Luc Vilmouth, Alain Bublex, attitudes, Dario Gamboni et les étudiants de son séminaire à la faculté d'histoire de l'art).
Une publication est issue de cette réflexion sur les modes de conversion de l'objet urbain en image.
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