Come here, I want to see you

Par Enrique Fontanilles

Intervention audiovisuelle interactive réalisée au moyen de téléphones portables, pour les 20 ans de la «Biennale de l’Image en Mouvement», au Cinema Arditi.

Le 10 mars 1876, 20 ans avant l’invention du cinéma, Alexander Graham Bell prononça la première phrase jamais retransmise par téléphone à l’intention de son assistant : Watson, come here, I want to see you.

Après 130 ans d’existence, le téléphone et spécialement le téléphone portable permet aujourd’hui de recevoir et de transmettre des images en mouvement. Il possède en plus de sa fonction téléphone celle d’une caméra photo et vidéo et il est machine à écrire, agenda, montre et réveil.

Le portable sert aussi à déclancher des bombes. Les attentats de Madrid en mars 2004 et ceux de Londres le 7 juillet 2005 ne montrent que trop bien les différents types de fonctions, que cet outil peut avoir : le déclenchement des explosifs, les appels en détresse des victimes et des familles, la macabre symphonie des sonneries dans les sacs contenant les cadavres, les images documentaires tournées par les rescapés à l’intérieur des tunnels du métro de Londres, la vague de sms qui les jours suivant l’attentat de Madrid finit par provoquer la chute du gouvernement du Parti Populaire.

L’intervention come here, I want to see you a pour idée de rassembler les participants à la Biennale à un évènement interactif pendant lequel ils sont autant acteurs que réalisateurs. La salle de cinéma reste à la fois salle de projection, mais devient aussi studio. La lumière reste tamisée. Elle est faite par les lampes des sortie de secours et par la projection sur l’écran. Les acteurs tâtonnent dans l’espace de la salle sans sièges et s’orientent par la lumière émise par les flash et les écrans des portables.

come here, I want to see you est à prendre à la lettre. Il s’agit de voir et de revoir les gens, les participants qui depuis 20 ans viennent à la Biennale et d’échanger des images en direct. Ces images seront disponibles sur un DVD avant la fin de la biennale.

Sont impliqué-e-s dans ce projet:


Cet événement fait partie de la série « postgrade immédiat ».