CONFÉRENCES – TRAVAILLER LE TRAVAIL

OPTION CONSTRUCTION – SEMESTRE D’AUTOMNE 2023 | 2024

MA 17 OCTOBRE 09h00 AIMERIC BAUMANN : Techno was born in Detroit

Présentation des principaux acteurs/labels du dernier grand courant musical de Detroit, ville symbole de l’Amérique industrielle du 20éme siècle, et de l’influence majeure de la désindustrialisation et de l’effondrement de la ville sur le processus créatif lui-même.

MA 24 OCTOBRE 09h00 BASTIEN GACHET : Logiques industrielles à petite échelle

Bastien Gachet est un artiste interdisciplinaire dont la pratique s’étend entre l’installation, la sculpture, la modélisation 3D, la peinture et la vidéo. En jouant avec l’attention que nous portons à notre environnement immédiat, en intervenant dans l’infrastructure de l’espace d’exposition, en altérant les qualités d’objets à travers leur processus de fabrication, en détournant les dynamiques et les à-priori du contrat de monstration, Bastien déforme l’univers perceptible et crée des mondes étranges. Interrogeant le spectre du vrai au faux, il étudie ce qui rend une situation crédible à nos yeux, s’intéressant particulièrement aux objets ambigus, se plaçant entre deux pôles, tels que le faux-trouvé (faux-réel) et le faux-fabriqué (faux-faux). Après une présentation de sa pratique, il nous parlera des aspects concrets de son processus de travail, explorant comment il s’approprie les caractéristiques d’objets du quotidien à travers le détournement de leur logique de construction, initialement industrielle.

MA 31 OCTOBRE 09h00 JULIE MARMET : L’art c’est du travail

La recherche militante de Julie Marmet porte sur les formes d’organisation des travailleurs·ses·x culturels·les·x, le statut social et administratif des artistes ainsi que leur rémunération. Membre du comité de gestion de Visarte.Genève ainsi que d’Action Intermittence, elle défend la mise-en-place de nouvelles politiques culturelles en faveur des artistes et travaille avec différents organismes ainsi qu’avec les autorités, afin de mettre en place des modes de régulation et de rémunération dans le domaine de l’art contemporain. Elle anime régulièrement des workshops et conférences à ce sujet dans des contextes pédagogiques, militants et d’exposition. En 2023, elle fonde le bureau de production ARROI, une structure d’accompagnement de projets artistiques, visant à adapter et à réinventer les modalités de soutien et d’encadrement à la création artistique dans l’art contemporain.

MA 14 NOVEMBRE 09h00 ROXANE BOVET : You don’t hate monday, you hate your job

Entre paradoxes et invention, nous interrogerons le travail d’un point de vue libertaire au travers d’histoires vraies. Des trimards aux livreurs d’Uber eat, de la pratique du macadam à JAM Gallery en passant par Rita residenza et la perruque, nous interrogerons l’autonomie dans le travail et notre capacité à inventer des modèles d’organisation autres.

MA 28 NOVEMBRE 09h00 CHARLOTTE SCHAER : Sonder, mesurer, classer, éditer

La pratique de Charlotte Schaer tend à organiser et penser l’espace comme un système, utilisant les lieux investis et les objets conçus comme des données. Ses productions s’inscrivent dans une démarche visant à créer un processus logique, dont les combinaisons portent une esthétique sérielle. Sonder, mesurer, classer, éditer : autant de verbes induisant des actions précises alliant l’objet fini et son processus d’élaboration.

MA 5 DÉCEMBRE 09h00 FEDERICA MARTINI : So what happened to the promise of leisure?

Dans Le nouvel esprit du capitalisme, Luc Boltanski et Eve Chiapello observent la façon dont le discours managérial des années 1990 absorbe les concepts de flexibilité et de pensée divergente – jusqu’alors spécifiques au travail artistique – pour en faire des compétences valables pour laex travailleur-ex néolibéral-ex. Les nouveaux modes associés au travail immatériel ou service-oriented s’alignent ainsi sur un certain présupposé de ce qu’est ou de ce que fait un-ex artistex. La négociation ou le refus des conditions de travail deviennent alors une approche des pratiques artistiques et une forme d’intervention esthétique.

MA 12 DÉCEMBRE 09h00 AMBROISE TIÈCHE : Bullshit Jobs, suite

Après une présentation de l’ouvrage Bullshit Jobs de David Graeber le semestre dernier, je vous proposerai un bref rappel de la notion avant une ouverture vers d’autres ouvrages littéraires et théoriques et quelques trajectoires d’artistes pour qui le travail est une matière première.

MA 19 DÉCEMBRE 16h30 ELIZABETH FISCHER : Le bleu : du travail à la mode

Le bleu de travail imposé par la révolution industrielle incarne l’expression d’une identité sociale et professionnelle, ouvrière et masculine. Il est aussi une image politique, la figure d’une classe qui déborde l’individu, en témoigne le vocabulaire visuel développé par les partis et syndicats dans l’entre-deux-guerres. Avec l’expression « col bleu », il devient même une métonymie : le col désigne la veste, la veste l’ouvrier, et le bleu la métaphore de ceux qui le revêtent, en opposition au « col blanc », figure des cadres voire de la classe patronale. Roland Barthes le mentionne très justement : « Le bleu de travail sert à travailler, mais il affiche aussi le travail ».

17h30 APÉRO DE FIN D’ANNÉE : Extraits de films de Wang Bing