XXL

Du 16 au 22 avril 2023

Atelier et rencontre inter-écoles entre l’INSEAMM et l’HEAD Genève

Faire le tour du quartier et récolter de la matière, au sens large du terme, et de pouvoir donner un point de vue au travers d’un système d’impression XXL à l’aide d’un engin de chantier détourné en presse : le rouleau compresseur. Le Workshop se produit aux Ateliers Jeanne Barret, projet culturel situé dans un ancien bâtiment industriel qui sert désormais de lieu de production artistique mais aussi de lieu de rencontre associatif et social. S’imprégner d’un environnement que l’on connait, sans jamais réellement s’y être rendu est donc notre point de départ. Les étudiant.e.s de l’HEAD et cell.eux des Beaux-Arts de Marseille, ne connaissent pas nécessairement ce quartier en lisière du centre, mal desservi par les transports en commun, et délaissé par la municipalité. Quartier dans lequel se déroule une vie quasi-hermétique du reste de la ville, une bulle transpercée par un développement rapide qui se produit par-dessus un passé populaire et industriel méconnu. Nous nous sommes aventurés dans le quartier entre les ruelles, les puces sauvages jusqu’aux grandes halles en passant par le Lidl. Autant de zones d’échange et de commerce qui sont les points de rencontres d’une population locale. Certain.e.s ont pris la décision de récolter des éléments aux abords de la route, délaissés par les chantiers ou les biffins comme des vêtements ou des objets usés. Mais pour d’autres, une question s’est très vite posée : sommes-nous légitimes de cette récolte ou même du quartier ? Le geste de passer au rouleau compresseur n’est-il pas inapproprié en vue des démolitions et reconstructions qui se passent de l’autre côté de la rue ? Les objets qui subsistent dans ces rues sont le résultat d’une boucle où, après avoir été jetés une première fois, se retrouve être récupérés puis revalorisés par les biffins avant d’être laissés sur place s’ils n’ont pas trouvé preneur. Notre démarche s’inscrit à cette étape, lorsque l’objet se retrouve sans « utilités », lorsqu’il fait partie du décor dans lequel il a été laissé, avant d’être régulièrement récupéré puis détruit. Autant de questions, qui ont été explorées, discutées et mises en images dans des réappropriations avec parfois l’intervention d’autres systèmes d’impression, plus manuels, ou l’utilisation d’objets achetés ou donnés par les vendeurs des halles.

Christian Barre, étudiant INSEAMM

 

Crédits photographiques : Amadeus Kapp – HEAD Genève