Deep Inside le format avec Jean-Charles Massera

Cet événement se répète les 5 avril et 6 avril.

Pour les étudiant-e-s de 1ère année / 2ème année / 3ème année.

Deep Inside le Format

(Opérer dans les formes et les formats des intérêts qui (en fait) ne sont pas les nôtres)

Un workshop proposé par l’artiste Jean-Charles Massera

 

                  Il s’agira pour les étudiant(e)s de se familiariser avec une ou des technique(s), approche(s) et visée(s) possibles d’un travail basé sur l’appropriation de formes, de formats (de langages) et de supports spécifiques, utilisés par les médias, les entreprises, les institutions, les publicitaires, les pouvoirs publics, etc.

                  Les campagnes publicitaires ou institutionnelles, les flashs d’informations radios ou télés, les pratiques et les usages du Net (les logiques d’enchaînement plus ou moins conscients de liens, les montages mentaux qu’elles impliquent, les forces à l’œuvre dans les pratiques des réseaux sociaux, les visites addictives, les favoris comme références, les mots clés comme modes d’accès à la connaissance, etc.), les jeux vidéo, les jeux en lignes, les reportages en images de la presse écrite, les films documentaires produits par les chaînes de télévision, les magazines, les guides touristiques, les catalogues, les plaquettes ou autres dépliants peuvent non seulement se lire comme un condensé des mythologies et des projections autour desquelles nos existences s’organisent (et des intérêts que servent ces mêmes mythologies et ces mêmes projections, des intérêts pensés à des échelles – économiques, financières, politiques et idéologiques – qui ne sont pas les nôtres), mais ils révèlent également – dans leur fonctionnement et leurs processus mêmes – des logiques, des types de rapports au monde et aux autres, des représentations et des systèmes de pensée qui nous structurent.

                  Quant à leurs contenus, qu’ils soient écrits, diffusés ou partagés, ils fonctionnent souvent comme des partitions à exécuter, à jouer ou à rejouer, des attitudes à adopter, des opinions à relayer, des fictions à valider, à s’approprier : choisir, acheter, voter, liker, effectuer une tâche, essayer ceci, vivre cela, se laisser tenter par telle pratique de vie, appliquer les principes de vie et les croyances de tel discours qu’a des milliers de views depuis hier, telle vision du monde qui fait le buzz depuis la chutes des dictatures régionales. Michel de Certeau : « Il n’y a partout que nouvelles, informations, statistiques et sondages. (…) Le réel raconté dicte interminablement ce qu’il faut croire et ce qu’il faut faire. Et qu’opposer à des faits ? On ne peut que s’incliner, et obéir à ce qu’ils « signifient », comme l’oracle de Delphes. La fabrication de simulacres fournit ainsi le moyen de produire des croyants et donc des pratiquants.»[1]

                  Au-delà des informations, des types de divertissement ou des connaissances, ce sont des comportements qui nous sont communiqués, voire des réflexes, des pratiques (des options) de vie, des façons de penser et d’être (destinés à nous divertir de questions plus complexes touchant au sens de nos existences et de nos modes d’occupation du temps et de l’espace ?).

                  Le workshop Deep Inside le Format se propose d’extraire de ces pratiques culturelles, de ces modes et de ces formats de pensée, de ces informations et de ces représentations, leurs structures, leurs processus, leurs modes opératoires, leurs logiques de production de sens afin de leur faire avouer ce qu’ils ne disent pas, ne peuvent pas dire, ne veulent pas avouer… ou carrément leur faire dire autre chose, quelque chose d’autrement plus réjouissant, autrement moins étroit, autrement plus prometteur que ce que les intérêts qu’elles servent nous offrent.

Comment ?

En les détournant de leur visée initiale, en les manipulant jusqu’à ce qu’elles nous disent enfin autre chose.

Seul(e) ?

Non… en se regroupant par groupes de deux (minimum) à trois étudiant(e)s (maximum).

Avec quoi ?

L’une (ou plusieurs) des techniques éprouvées par la modernité artistique que sont le détournement, le déplacement, le montage, le readymade, les cut-ups, le caviardage, le télescopage, la disjonction, la répétition, la boucle, etc.

Et l’un (ou plusieurs) des outils que vous avez à disposition (vidéo, son, photo, logiciels de retouche d’images, de PAO, de MAO, etc.).

Le choix d’un outil que vous n’avez jamais utilisé… est fortement encouragé :)

[1]    L’invention du quotidien 1. arts de faire, p. 270-271, folio essais, Ed. Gallimard, Paris, 1990 (1980 pour les Éditions Christian Bourgois, Col. 10-18).

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