Exercises de décroissance

Lundi 29 mai 2017, 19h

Exercises de décroissance

Nataša Petrešin-Bachelez

HEAD – GenèveBoulevard Helvétique 9, 1205 Genève, salle de séminaire CCC, 2e étage, salle 27

Claire Pentecôte installant son travail Amor Fati, 2016 (composé d'eau polluée provenant de sources libanaises, de verre soufflé à la main, de carreaux en papier recyclé, bannière imprimée avec une image du fossile de cyclobatis), à l'exposition Parlons de la météo au Musée de Sursock, Beyrouth. Photo de Natasa Petresin Bachelez.
Claire Pentecôte installant son travail Amor Fati, 2016 (composé d’eau polluée provenant de sources libanaises, de verre soufflé à la main, de carreaux en papier recyclé, bannière imprimée avec une image du fossile de cyclobatis), à l’exposition Parlons de la météo au Musée de Sursock, Beyrouth. Photo de Natasa Petresin Bachelez.

Que signifie répéter, rechercher et faire le souhait d’une « institution lente » dans le domaine de l’art contemporain ?

Au cours de ma présentation, je voudrais aborder mes souhaits et mes doutes quant à la manière de guider une biennale à venir (Contour Biennal à Malines, Belgique), en prenant littéralement ce que l’anthropologue Ghassan Hage a suggéré, pour nous tous, préoccupés par le changement climatique : “ne pas analyser un missile quand il se dirige vers nous, mais agir et nous mobiliser immédiatement et repenser ce que nous faisons et comment nous le faisons”.

Je souhaite penser à la pratique artistique comme une pratique durable et socialement responsable parmi les citoyens, plutôt que comme une accumulation d’œuvres commercialisables axées sur le produit.

En 2011, la célèbre philosophe des sciences Isabelle Stengers a écrit un plaidoyer pour la recherche éthique dans les sciences qu’elle nomma « science lente », et à travers laquelle elle traça l’analogie entre « le savoir lent d’un jardinier et le savoir rapide de l’agriculture industrielle rationnelle ». Les questions que j’aimerais poser sont comment créer des pratiques artistiques qui coexistent dans nos réalités vécues et comment ces pratiques peuvent-elles faire partie de l’appel à la décroissance économique et technologique dans les pays développés du Nord mondial, la cause principale de la pollution et du réchauffement climatique global.